Capture d'écran du blog anti Hadopi Nikopik, qui accuse l'Elysée et
le
ministère de la Culture de télécharger illégalement en peer-to-peer.
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HIGH TECH - Le blog
anti Hadopi Nikopik.com affirme, adresses IP à l'appui, que des téléchargements
illégaux ont eu lieu depuis la rue de Valois...
Après
avoir inspecté plusieurs adresses IP utilisées par le ministère de la Culture,
des internautes accusent la rue de Valois de pirater des longs-métrages,
séries, morceaux de musique et jeux vidéo.
Une affirmation bien embarrassante, alors qu’une loi Hadopi 3 est dans
les cartons du gouvernement, qui ne cesse de répéter aux internautes que
télécharger c’est mal, tout comme regarder des films en streaming sur des
plateformes non légales.
Pour
savoir si des fichiers étaient téléchargés illégalement par le ministère de la
Culture, les lecteurs du blog Nikopik.com ont utilisé le site
YouHaveDownloaded, hébergé en Russie, qui permet d’afficher l’historique des
téléchargements des Torrents publics qui ont transité via une adresse IP. Cette
même méthode est utilisée par Trident Media Guard (TMG), la société privée en
charge de surveiller les échanges en peer-to-peer pour le compte des ayants
droit et de transmettre les adresses IP des pirates à l’Hadopi.
«Sur
les 65.025 adresses IP officiellement attribuées au ministère, plus de 250 ont
été repérées comme faisant transiter du contenu illégal durant les deux
derniers mois», peut-on lire sur Nikopik.com.
Parmi les fichiers téléchargés, figurent les films Jurassic Park, Minuit
à Paris, Captain America, le single de Justin Bieber ft Usher «Somebody to
Love», un morceau de David Guetta, un album du groupe The Verve, des épisodes
de la série «Big Bang Theory», de «Terra Nova», de «Beverly Hills» ou encore
les jeux Deus Ex et Call of Duty…
Quelle fiabilité
pour une adresse IP?
«Soit
il y a véritablement des téléchargements illégaux qui ont été effectués depuis
le ministère de la Culture, soit l’utilisation des adresses IP pour identifier
d’éventuels cas de téléchargement illégal n’est pas du tout fiable», estime
Nicolas Perrier, auteur de l’article sur le blog anti Hadopi. Dans le deuxième
cas, cela signifierait que la méthodologie de la Haute autorité pour traquer
les pirates ne serait pas du tout au point et pourrait mener à de nombreuses
erreurs… Quelle que soit la vérité, l’Hadopi aura donc beaucoup de mal à se
justifier sans se décrédibiliser.
Il
y a deux semaines, l’Elysée était accusé par le même blog de télécharger
illégalement de la musique et des films sur les réseaux peer-to-peer, après
utilisation de l’outil YouHaveDownloaded. Un représentant de la résidence
présidentielle avait alors expliqué à RTL: «L’Elysée dément qu’un de ses
collaborateurs ait pu se livrer à de telles pratiques, les adresses IP ne sont
pas fiables car elles peuvent être piratées».
Après ces accusations, un responsable du site YouHaveDownloaded avait
également affirmé que les adresses IP n’étaient pas fiables à 100%: «Je pense
qu'il s'agit d'une machine personnelle qui utilise l'adresse IP du Palais, pas
d'un ordinateur gouvernemental (...) Une
adresse IP n'est pas une donnée fiable pour identifier un internaute. Celle-ci
peut être usurpée ou détournée.» Comment se fait-il alors que les adresses IP
envoyées à l’Hadopi par TMG soient utilisées comme des preuves dans le cadre de
procédures pénales?
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